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C’EST LA QUEUE EN OR PAPIER QUI REMUE LE CHIEN D’OR

Par Egon von Greyerz

Founder and Chairman

Les investisseurs peuvent espérer que la plus grande expérience financière et bulle d’endettement de l’histoire dure encore 100 ans. Ils peuvent aussi prier pour que le système monétaire, qui a perdu 98% de sa valeur au cours des 50 dernières années, survive encore un demi-siècle.

Mais cela reviendrait à investir sur un miracle et une prière, avec des chances de succès extrêmement faibles.

Comme il est peu probable qu’un miracle ou une prière puisse sauver les investisseurs du plus grand effondrement économique et financier de l’histoire mondiale, la nécessité d’une protection ou d’une assurance est vital.

Nous regardons bien sûr des probabilités et non des certitudes lorsque nous évaluons le risque de catastrophe.

La quasi-totalité des marchés d’actifs – actions, obligations et immobilier – ayant atteint des sommets historiques, les investisseurs évaluent le risque de défaillance comme étant proche de zéro.

Personnellement, j’estime que le risque d’un effondrement des marchés et de l’économie se situe entre 95% et 99%.

Une fourchette de risque allant de 0 à 99 % représente un écart considérable. À titre de comparaison, un actuaire parlerait probablement d’un risque de 1 à 5 % et vendrait une assurance catastrophe sur cette base.

UNE ASSURANCE FINANCIÈRE BON MARCHÉ

Lorsque les marchés d’investissement et le secteur de l’assurance considèrent que le risque est pratiquement inexistant, c’est le moment où l’assurance est vraiment sous-évaluée ou, en termes simples, très bon marché.

Mais de quel type d’assurance s’agit-il ? Le marché de l’investissement conventionnel cherche à couvrir le risque financier par toutes sortes d’instruments complexes sous forme de produits dérivés.

Ce que les soi-disant « experts » ne réalisent pas, c’est qu’ils protègent leurs investissements avec les mêmes instruments qui sont à l’origine du risque, tel que l’or papier. Il s’agit d’une véritable tautologie financière.

Les tautologies financières sont souvent à l’origine de la disparition des marchés d’investissement, en particulier lorsqu’il s’agit de produits dérivés. La grande crise financière de 2006-2009 a été provoquée par une chaîne de produits dérivés interdépendants qui, au bout du compte, se sont révélés sans valeur aucune.

Il n’y a pas de meilleur moment pour se procurer une assurance que lorsque le marché sous-estime ou ne comprend pas le risque.

Il est évident qu’il ne sert à rien d’acheter l’assurance via les mêmes faux instruments qui représentent en eux-mêmes le risque. Alors pourquoi acheter de l’or papier ?

UNE ASSURANCE QUI RÉSISTE À L’ÉPREUVE DU TEMPS

Au lieu d’acheter une protection d’assurance sous la même forme que le risque lui-même, l’assurance doit être un actif non corrélé. Elle doit également être un actif ayant résisté à l’épreuve du temps et a conservé sa valeur et son pouvoir d’achat à travers les siècles.

Comparé à toute autre alternative, l’or physique est clairement la meilleure combinaison de préservation de la richesse et d’assurance, et de loin.

Au début des années 2000, nous avons décidé d’investir dans l’or physique de manière substantielle pour notre propre compte et les investisseurs que nous conseillions. Après le creux de 1999, l’or s’est ensuite stabilisé et au début de 2002, nous avons estimé que la correction de 20 ans était terminée et nous avons acheté de l’or à 300 $.

En 2002, nous considérions l’or comme étant mal aimé et sous-évalué. L’or était passé de 35 $ en 1971 à 850 $ en 1980, puis a corrigé à 250 $ en 1999.

À ce moment-là, les banques centrales vendaient de l’or, notamment la Banque d’Angleterre et la Banque Nationale Suisse qui ont toutes deux vendu une grande partie de leurs avoirs au plus bas.

C’EST LA QUEUE QUI REMUE LE CHIEN

Lorsque la queue remue le chien, il se retrouve dans un état de déséquilibre transitoire.

Ce type de déséquilibre ne peut durer que pendant une période limitée, sans quoi le chien ne survivrait pas. Il n’y a que deux possibilités : soit le chien reprend le contrôle de sa queue, soit il la perd. La queue ne peut pas survivre sans le corps du chien, tandis que ce dernier peut très bien se passer d’elle.

Le marché de l’or physique est libre et n’a pas besoin du marché de l’or papier pour fonctionner. Ce marché papier entrave la découverte réelle des prix. Le marché de l’or papier jouit d’une considération qu’il ne mérite pas.

Le marché de l’or papier prétend être adossé à de l’or physique, alors qu’il s’agit d’or déguisé en brebis.

C’est comme mettre un logo Rolls Royce sur une Skoda des années 1950 et la faire payer au prix d’une Rolls.

LE FAUX MARCHÉ DE L’OR PAPIER

Le marché de l’or papier est manipulé et faux. Il n’existe que pour le bénéfice des banques centrales, de la BRI (Banque des règlements internationaux) et des bullion banks.

À court terme, le marché de l’or papier nuit certainement au seul marché véritable de l’or, à savoir le marché physique. Mais les marchés ou instruments artificiels n’ont jamais survécu dans l’histoire. Il suffit de constater que toutes les monnaies fiduciaires de l’histoire ont échoué.

Il en sera de même pour l’or papier. Ce n’est qu’une question de temps.

Le simple volume des échanges d’or papier révèle la pression désespérée que subit ce marché.

Le volume d’or négocié par les banques et les marchés à terme de la LBMA s’élève à 180 milliards $ par jour.

Cela représente 350 fois la production quotidienne des mines d’or.

Comment un chien peut fonctionner correctement avec une queue 350 fois plus grosse que son corps ? La réponse est simple : il ne peut pas. C’est une explication excessivement simpliste, mais elle souligne néanmoins l’absurdité du marché de l’or aujourd’hui.

La seule raison pour laquelle les volumes de transactions sur l’or sont totalement disproportionnés par rapport à la quantité réelle d’or physique disponible est que 99% de l’activité boursière brute se situe sur le marché papier.

50% DE L’OR PHYSIQUE DES BANQUES CENTRALES EST-IL PERDU À JAMAIS ?

Les banques centrales sont censées détenir 34 000 tonnes, ou 2 000 milliards $, d’or physique. Comme la plupart des banques centrales ne procèdent jamais à un audit physique complet, vérifié par des auditeurs externes, personne ne sait quelle quantité d’or elles possèdent réellement.

Il est probable qu’au moins la moitié, soit 17 000 tonnes, ait été louée sur le marché ou vendue secrètement. La partie louée a peu de chances de revenir sous forme physique. L’or est prêté par une banque centrale à une banque de la LBMA qui, à son tour, le vend à un acheteur en Chine ou en Inde, par exemple. L’acheteur ne restituera jamais l’or dont il est désormais propriétaire.

La banque centrale possède une reconnaissance de dette de la bullion bank. Mais ce morceau de papier ne vaut pas plus que le papier lui-même. Les banques de la LBMA ont émis plus de 100 fois plus d’or papier que la quantité d’or physique qu’elles détiennent.

Ce genre de déséquilibre mène au désastre. Ainsi, lorsque le marché demandera la livraison physique, il verra des coffres vides et des ordinateurs remplis de zéros représentant de l’or papier sans valeur.

Au cours des prochaines années, cela ramènera le marché de l’or papier à zéro et poussera l’or physique à des niveaux inimaginables. Cela conduira également au FreeGold, dont j’ai parlé dans mon précédent article.

L’ACHAT D’UNE ASSURANCE NE DOIT PAS ÊTRE UNE AFFAIRE DE SAVOIR-FAIRE

Je ne connais personne qui attende la veille d’un incendie pour acheter une assurance financière.

L’or étant une assurance financière essentielle, il ne faut pas attendre que le désastre survienne pour en acquérir.

Le principe de l’or physique est de l’acheter et de l’oublier. Il ne faut pas essayer de peaufiner l’achat dans le but de faire une « bonne affaire ». Nous avons vu de nombreux exemples d’investisseurs qui attendent un certain niveau inférieur à celui du marché et qui, lorsque le prix ne descend pas, manquent carrément le coche.

L’OR EST BIEN PLUS QU’UNE ASSURANCE

En période de risque élevé sur les marchés d’investissement, l’or, comme je l’ai expliqué ci-dessus, est la meilleure assurance disponible. Ce qui est particulièrement intéressant avec l’or actuellement, c’est qu’il ne s’agit pas seulement de la meilleure assurance, mais aussi d’un superbe investissement.

Lorsqu’un actif est sous-évalué et mal-aimé, comme précisé plus haut, c’est le moment le plus opportun pour l’acquérir.

Le graphique ci-dessous est l’un de mes préférés et devrait vraiment être inséré dans tous les articles que je publie afin d’expliquer aux investisseurs, par une image simple, que l’or est aussi bon marché aujourd’hui qu’il l’a été pendant les 50 dernières années.

Ce graphique représente le cours de l’or par rapport à la masse monétaire américaine.

Comme nous pouvons le voir, l’or (qui coûte actuellement 1800 $) est aussi bon marché (par rapport à la masse monétaire américaine) aujourd’hui qu’en 1971, lorsque son prix était de 35 $, puis qu’en 2000, lorsqu’il était de 290 $, et ce, avec une grande quantité d’or papier sur le marché.

Ce graphique nous indique donc que le prix de l’or n’a, en aucun cas, reflété la gestion irresponsable de l’économie américaine ou l’échec total des politiques monétaires américaines.

L’or est un révélateur de vérité. Il révèle la mauvaise gestion de l’économie, si bien que son prix augmente en raison de la dépréciation continue de toutes les devises.

AUCUNE MONNAIE FIDUCIAIRE N’A SURVÉCU AU COURS DE L’HISTOIRE – LE DOLLAR EST LA PROCHAINE

Aucune monnaie n’a survécu dans l’histoire sous sa forme originale, et il en sera de même cette fois-ci. À chaque période de l’histoire, elles ont réussi à s’autodétruire et à tomber dans l’oubli.

Ça ne pourrait pas être plus clair. Si les gouvernements et les banques centrales ont détruit toutes les monnaies fiduciaires depuis la nuit des temps, comment pourrait-on croire que ce sera différent cette fois-ci ?

Il n’y a pas de dollar fort et il n’y a pas d’euro fort. Les monnaies sont toutes éphémères dans l’histoire et sont condamnées à disparaître le jour de leur naissance.

L’histoire me donne une certitude et une confirmation totales de cette prédiction.

Examinons les principales devises depuis la mise en place du dernier système monétaire corrompu en 1913.

Le graphique ci-dessous montre le dollar, le mark/euro, la livre, le yen, depuis le début des années 1900.

Nous avons donc ici les quatre principales devises des 100 dernières années, toutes montrant le même schéma. Sans exception, elles sont toutes en baisse de 97-99%.

La grande chute du dollar et de l’euro a eu lieu après 1971. Ils ont perdu 98% et 96% respectivement depuis que Nixon a décidé de fermer « temporairement » la fenêtre de l’or.

La chute finale des quelques pour cent restants ne fait aucun doute. La seule question est de savoir combien de temps cela prendra.

Comme le montre le graphique ci-dessus, l’or (à la ligne 100) est une monnaie éternelle et possède un pouvoir d’achat constant. L’or est donc l’antidote parfait à un système monétaire chroniquement défectueux.

PROCHAINE CIBLE POUR L’OR : 3 000 $

Les investisseurs qui préservent leur richesse ne devraient pas s’inquiéter du prix de l’or, tout comme ils ne se soucient pas de la valeur d’une police d’assurance.

Pourtant, nous aimons tous parfois mesurer l’or dans des monnaies papier en constante dépréciation.

D’un point de vue technique, l’or achève actuellement une grande configuration de type tasse avec anse, qui projette une prochaine cible autour de 3 000 $.

JE TENTE D’AVERTIR

Pourquoi je ne cesse de parler de devises et d’or dans mes articles ? Les critiques pourraient me reprocher de promouvoir ma société. Peu de gens savent que nous avons mis en place le meilleur système de préservation de la richesse sous forme d’or physique, il y a 20 ans, pour nos propres comptes et non en tant qu’entreprise. Cette activité n’a démarré que quelques années plus tard, en raison de la demande.

La raison pour laquelle je me passionne à informer les gens quant au sort de leur monnaie et de leur épargne réside dans le fait que très peu de gens se rendent compte de ce qu’ils risquent de perdre au cours des prochaines années

Il est évident que les investisseurs se sentent confiants après avoir traversé le plus grand marché haussier de l’histoire dans pratiquement toutes les classes d’actifs. La plupart des investisseurs sont aujourd’hui des « maîtres de l’univers » (Le Bûcher des vanités – Tom Wolfe) et sont donc trop confiants dans la résilience de leurs bulles d’actifs.

Une telle arrogance est très dangereuse et signifie que moins de 0,5% des investisseurs détiennent une protection sous forme d’or physique. C’est pourquoi, semaine après semaine, je tente d’alerter sur les risques du système, dont 99,5% des investisseurs ne sont ni conscients, ni protégés. La bonne nouvelle est que, comme je le démontre ci-dessus, l’or, sur une base relative, est aussi bon marché aujourd’hui qu’en 1971.

Ainsi, aujourd’hui, l’or (et non l’or papier) n’est pas seulement une assurance vitale et un moyen de préserver sa richesse, mais constitue également l’opportunité d’investissement de toute une vie.

À Propos Egon von Greyerz
Né avec la double nationalité suisse et suédoise, Egon a fait ses études principalement en Suède. Egon von Greyerz a commencé sa vie professionnelle à Genève en tant que banquier et a ensuite passé 17 ans en tant que directeur financier et vice-président exécutif de Dixons Group Plc. Au cours de cette période, Dixons est passé du statut de petit détaillant de produits photographiques à celui d'en... Plus

Egon von Greyerz
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