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CRIER À L’OR – CRIER AU LOUP

Jan Baltensweiler

Par Jan Baltensweiler

Tout le monde, ou presque, connaît la fable d’Ésope « Le garçon qui criait au loup ! », dans laquelle un jeune berger s’amuse à prétendre qu’il a vu un loup, ce qui le discrédite auprès des habitants de son village. Puis, le jour où il aperçoit vraiment un loup, personne ne prête attention à son cri d’alarme et les conséquences sont fatales pour le troupeau d’agneaux.

Cela fait 20 ans que certaines personnes et moi-même insistons sur l’importance de l’or, mais moins de 0,5% des actifs financiers mondiaux y sont investis. Rares sont ceux qui ont écouté nos cris.

L’OR A SURPERFORMÉ TOUTES LES CLASSES D’ACTIFS AU COURS DE CE SIÈCLE

C’est d’autant plus surprenant puisque l’or a surperformé pratiquement toutes les principales catégories d’actifs ainsi que toutes les devises au cours de ce siècle. Le dollar a chuté de 85% par rapport à l’or depuis 2000.  

Le Dow a chuté de 67% par rapport à l’or depuis le pic de 1999 (hors dividendes).

En règle générale, l’humanité ignore l’histoire et oublie alors que le crédit et l’argent imprimé ne sont pas synonymes de richesse. C’est pourquoi, selon les idées reçues d’aujourd’hui, l’or n’a guère d’utilité dans le monde moderne. Ces croyances ne contiennent aucune sagesse et sont simplement conventionnelles.

“L’OR A ÉTÉ UN MAUVAIS INVESTISSEMENT”

La plupart des investisseurs ne portent aucune attention à l’or. Pendant des millénaires, les gens ont placé leurs économies dans l’or, mais « aujourd’hui, c’est différent ».

Qui pourrait blâmer les gens qui ne croient pas à l’or ? Lorsque les médias en parlent, c’est généralement avec mépris. Ils commencent par évoquer le pic de 850 $ atteint en 1980 et soulignent que c’est un mauvais investissement, puisqu’il a baissé pendant 20 ans et n’a atteint le sommet de 1980 qu’en 2008.

On ne mentionne jamais que le prix de l’or a été multiplié par 24, passant de 35 $ en 1971 à 850 $ en 1980, ni que l’or a augmenté de 5 300 % depuis 1971.

Plus important encore : ni les journalistes, ni les investisseurs ne comprennent pas qu’en réalité, l’or ne monte pas. Puisque l’or maintient un pouvoir d’achat constant, ce n’est pas son prix qui augmente, mais la valeur de la monnaie papier qui diminue.

“DONNEZ-MOI LE CONTRÔLE DE LA MONNAIE…”

« Permettez-moi d’émettre et de contrôler les ressources monétaires d’un pays et je me moque de celui qui écrit ses lois. » – Mayer Amschel Rothschild

Les 100 dernières années qui ont suivi la création de la Fed constituent un chapitre honteux de l’histoire, durant lequel les riches et les plus puissants ont contrôlé le système financier. Cela leur a donné accès à des fonds illimités aux dépens des gens ordinaires.

Les plus riches dirigent cette élite et continuent de s’enrichir à coups de centaines de milliards de dollars, au cours d’une année où la majorité des gens « normaux » luttent pour leur survie.

Prenons par exemple le fondateur et PDG de Tesla, Elon Musk. Au début de cette année, sa fortune s’élevait à 26 milliards $. Au 18 décembre, elle avait augmenté de 130 milliards $ pour atteindre 156 milliards $, soit une multiplication par 6 fondée sur l’espoir et la confiance des investisseurs plutôt que sur des performances financières solides.

Quant à l’homme le plus riche du monde, son gain n’est « que » de 67 milliards $, pour une fortune totale de 182 milliards $. La fortune de Bezos dépasse donc la capitalisation boursière de 453 sociétés du S&P 500 et est supérieure à celle de sociétés comme Exxon ou Chevron.

Beaucoup d’autres ont vu leur richesse augmenter massivement, comme Dan Gilbert (Quicken Loans) dont la fortune est passée de 7 à 44 milliards $ en 2020 et de Bernard Arnault (Louis Vitton Moet Hennessy) qui a vu son patrimoine augmenter de 36 à 146 milliards $.

LES ÉCARTS DE RICHESSE PRENNENT DES PROPORTIONS RÉVOLUTIONNAIRES

Le fossé entre les riches et les pauvres atteint aujourd’hui des proportions contre lesquelles l’histoire nous met en garde. En 2018, les 26 personnes les plus riches de la planète possédaient une fortune équivalente à celle de la moitié de la population mondiale, soit 3,8 milliards de personnes.

La récente série Netflix « les derniers tsars », qui se déroule avant la révolution russe de 1917, nous rappelle brutalement ce qui se produit lorsque l’écart de richesse atteint les proportions observées aujourd’hui.

Le monde est déjà le théâtre de nombreuses manifestations dans plusieurs pays. Jusqu’à présent, cela n’a pas encore débouché sur des guerres civiles. Mais lorsque les dettes insoutenables et les bulles d’actifs actuelles imploseront et que le monde réalisera que la monnaie fiduciaire n’a aucune valeur, la situation sera différente.

Les révolutions sont principalement motivées par les inégalités flagrantes, combinées au manque de travail et de revenus pour les masses affamées. Lorsque l’économie mondiale implosera au cours des prochaines années, ces problèmes surviendront très probablement.

Il est évidemment impossible de prévoir la manière dont tout cela se terminera, mais la plupart des gens vont en souffrir terriblement.

PROGRAMMES DE PRÊTS : « UN FEU DE JOIE GÉANT ALIMENTÉ PAR L’ARGENT DES CONTRIBUABLES »

Les milliers de milliards de dettes que les banques centrales et les gouvernements ont créé cette année exacerbent le piège de la dette mondiale.

Le mot “dette” vient du latin « debitum » qui signifie quelque chose de dû. Cependant, personne ne doit croire que cette dette sera un jour remboursée ou que les intérêts seront acquittés.

Au Royaume-Uni, par exemple, les programmes de prêts destinés à lutter contre la crise sanitaire sont un fiasco. En raison de l’énorme pression exercée sur l’État pour que cet argent soit distribué rapidement, une grande partie est allée à des emprunteurs malhonnêtes ou frauduleux. Un programme nommé « Bounce Back Loans Scheme », d’un montant de 43 milliards £, a été mis en place en mai. On estime que jusqu’à 60% de cette somme serait perdue suite à des défaillances et à des fraudes.

Un banquier londonien de renom a décrit ces programmes comme étant « un gigantesque feu de joie alimenté par l’argent des contribuables où les banques se contentent de distribuer des allumettes ».

Le président du conseil de surveillance de la BCE, Andrea Enria, a estimé que les banques peuvent « espérer le meilleur, mais doivent se préparer au pire ». Rappelant que les banques avaient été encouragées à se préparer en juillet à une augmentation significative des prêts non performants, il a avertit que certains de leurs clients « rencontreront des difficultés temporaires, mais devraient traverser la crise, tandis que d’autres ne sont pas en bonne santé et n’y survivront pas ». Dans le pire scénario, la BCE s’attend à ce que les prêts non performants grimpent à 1 400 milliards d’euros, un chiffre « encore plus élevé que ce que nous avons connu lors de la dernière crise » de 2008, quand ils avaient culminé à quelque 1 000 milliards d’euros.

La valeur de la dette mondiale totale de 280 000 milliards $ est liée aux actifs acquis avec cette dernière. Lorsque les actifs de la bulle tels que les actions, les obligations et l’immobilier chuteront de 50 à 90 %, ce qui est très probable, cette dette de 280 000 milliards $ ne vaudra plus rien.

PARTI COMME UNE FUSÉE ET TOMBÉ COMME UNE PIERRE

Comme je l’ai souligné dans mon article de la semaine dernière, sur les 280 000 milliards $ de dette mondiale, 200 000 milliards $ ont été créés au cours des 20 dernières années ! C’est absolument effarant et cela constitue une mise en garde sans équivoque : toute la richesse créée au cours des vingt dernières années risque de s’évaporer.

Comme dit le dicton, tout ce qui décolle comme une fusée tombera beaucoup plus vite qu’il n’a décollé.

J’ai également évoqué dans mon article de la semaine dernière la rapidité avec laquelle la monnaie d’un pays surendetté peut s’effondrer et la vitesse à laquelle l’hyperinflation peut augmenter.

CRIER AU LOUP

Revenons-en à notre fable.

Dans de nombreux articles, j’ai parlé des risques incontournables qui existent dans le monde, mais que la plupart des investisseurs préfèrent ignorer.

Je suggère à ces éternels optimistes (« permabull ») de retourner leurs graphiques des cours des actions, des obligations et de l’immobilier, juste pour se rendre compte de ce qui pourrait arriver. Il faut également garder à l’esprit que les chutes sont beaucoup plus rapides que les hausses.

De plus, les chutes commencent si rapidement que presque tout le monde est pris au dépourvu. Pendant des décennies, les banques centrales ont sauvé les investisseurs. Elles l’ont encore fait en mars dernier. Il y a donc très peu de craintes qu’il en soit autrement et que les investisseurs soient un jour laissés pour compte.

Imaginons que, cette fois-ci, le cri au loup soit authentique et que le krach se produise réellement. Si c’était le cas, les agneaux ne se doutant de rien se seraient fait massacrer si rapidement qu’aucun d’entre eux n’aurait eu le temps de se sauver.

C’est alors que nous assisterons à la plus grande destruction de richesses de l’histoire, comme je l’ai écrit il y a quelques semaines.

CRIER À L’OR

Le choix est simple : ignorez le risque d’une implosion du système financier et vous pourriez vous retrouver dans une situation très délicate et irréversible.

Ou bien achetez la seule monnaie qui ait survécu dans l’histoire et la seule à avoir maintenu son pouvoir d’achat.

Lorsque la monnaie papier se sera effondrée avec tous les actifs de la bulle (actions, obligations et immobilier), les métaux précieux comme l’or et l’argent non seulement préserveront votre patrimoine, mais l’augmenteront probablement de manière considérable.

Vous devriez écouter mes cris d’alarme. Ils vous apporteront non seulement la tranquillité d’esprit, mais vous protégeront également de la destruction totale de vos actifs.

Jan Baltensweiler

VON GREYERZ AG
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La clientèle internationale de VON GREYERZ conserve stratégiquement une partie importante de sa fortune en Suisse dans de l’or et de l’argent physique en dehors du système bancaire. VON GREYERZ est heureux d’offrir un service de préservation du patrimoine unique et exceptionnel à sa très estimée clientèle répartie dans plus de 90 pays.
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