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DES PROBLèMES TROP IMPORTANTS POUR êTRE REPOUSSéS PAR LA FED ET LA BCE

By Egon von Greyerz

Founder and Chairman

Il existe trois types de mensonges : le mensonge, le gros mensonge et les économistes. Que ces économistes travaillent pour un gouvernement ou une banque, ils passent tout leur temps sur l’ordinateur à extrapoler les tendances actuelles avec des ajustements mineurs.

Pour comprendre l’avenir, ne passez pas votre vie à remplir une feuille Excel contenant des tonnes de données économiques. Le comportement humain collectif est extrêmement prévisible, pas en analysant une feuille de calcul, mais en étudiant l’histoire.

L’HISTOIRE EST UN MEILLEUR PRÉVISIONNISTE QUE LES ÉCONOMISTES

Il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Alors pourquoi tant de temps et d’argent sont-ils gaspillés pour des prévisions économiques qui ne valent pas mieux que celles réalisées par quelques chimpanzés ?

Donnez plutôt à des penseurs latéraux quelques livres d’histoire et laissez-les étudier l’essor et la chute des grands Empires de l’histoire. Cela leur en dira plus sur les prévisions économiques à long terme que n’importe quelle feuille de calcul.

Après 50 ans de déclin de l’économie américaine et du dollar, on entend encore parler d’une reprise en V imminente.

Sur quelle planète vivent ces gens qui croient qu’un monde au bord de l’effondrement économique et social connaîtra une reprise miraculeuse ?

C’est le problème avec un système totalement fictif et dépendant d’injections constantes de liquidités (même si cet argent n’a aucune valeur) : la plupart des gens sont dupes et pensent que c’est la réalité.

TOUS LES EMPIRES CHUTENT AVEC L’EFFONDREMENT DE LA MONNAIE ET LA MONTÉE EN FLÈCHE DES DETTES

Nous sommes à la fin du jeu. La partie pourrait durer encore quelque temps, mais également vite se terminer. Le déclin des grands cycles se fait sur une longue période et celui-ci a débuté il y a un demi-siècle. Pendant ce temps, le dollar a baissé de 50% par rapport au DM/Euro et de 78% par rapport au franc suisse. La dette américaine a été multipliée par 65 depuis 1971, passant de 400 milliards $ à 26 000 milliards $. L’effondrement d’une monnaie et la montée en flèche des dettes marquent toujours la fin des Empires.

La phase finale a été prolongée et a commencé en 2006 avec la grande crise financière. Le système financier était au bord de l’effondrement en 2008, mais il a été miraculeusement sauvé grâce à des dizaines de milliers de milliards de dollars de monnaie imprimée et de garanties.

Depuis, les banques centrales ont prolongé la fête avec frénésie en fabriquant du papier-monnaie sans valeur. La musique aurait dû s’arrêter en 2008, mais les participants dansent toujours sur la tombe d’un système prêt à succomber.

Seuls les futurs historiens pourront mesurer le degré de sévérité de la prochaine crise économique. Cependant, nous assistons clairement à la fin d’un cycle majeur. La prochaine étape ne sera pas seulement la chute d’une seule nation, mais de la plupart des pays développés ou en développement. La dette est un problème planétaire qui touche pratiquement tous les pays. Lorsque le système financier s’effondrera, le commerce international en fera autant.

QUE VA-T-IL SE PASSER ENSUITE ?

Les bulles spéculatives ne peuvent se terminer que de deux façons : soit elles implosent, soit elles explosent

Les principales bulles dont nous parlons ici sont le système financier, les marchés boursiers, les marchés obligataires et l’immobilier. Deux scénarios sont envisageables pour la fin de cette ère.

Dans les deux cas, le résultat final est le même, même si une explosion finale serait plus violente et conduirait plus rapidement à un désastre qu’une implosion.

Explosion

Le risque d’une fin explosive est très élevé. Cela déclencherait des problèmes aigus dans le système bancaire, entraînant la faillite d’une grande banque, disons la Deutsche Bank. Cela se propagerait dans l’ensemble du système bancaire comme une traînée de poudre et affecterait aussi la bulle des produits dérivés de plus de 1,5 quadrillions $. L’explosion serait si rapide que les banques centrales n’auraient pas le temps d’imprimer assez d’argent pour l’arrêter. Le monde financier tout entier comprendrait à ce moment-là que tout argent fraîchement imprimé a une valeur ZÉRO et donc ZÉRO effet.

Une explosion de cette bulle de 100 ans serait clairement cataclysmique. Elle conduirait à une dépression déflationniste mondiale, d’une ampleur jamais vue auparavant. La vie reviendrait également à un niveau de dévastation et de privation inimaginable aujourd’hui.​

Implosion

Une fin implosive prendrait plus de temps. Cela impliquerait donc à la fois de l’espoir et de la souffrance, car les banques centrales désespérées créeraient des milliers de milliards de dollars et des quadrillions de dollars, d’euros, etc. sans valeur pour maintenir temporairement la bulle gonflée.

Ce processus serait plus long mais finirait également par échouer. Tout d’abord, il y aurait une brève période d’hyperinflation, peut-être durant quelques années, avant qu’elle ne se termine par un effondrement déflationniste.

Voici donc les deux options. Il n’y a absolument rien qui puisse arrêter cela. Bien sûr, il y a toujours le Deus ex Machina. Des miracles peuvent toujours se produire et le monde en aurait certainement besoin cette fois-ci. Mais malheureusement, les probabilités d’un miracle sont faibles.

CE QUE NOUS SAVONS

  • Le coronavirus est une excuse opportune, mais pas la cause des problèmes actuels. C’est un catalyseur. La véritable crise a commencé en août-septembre 2019 avec la panique de la Fed et de la BCE.
  • Le vrai problème est l’endettement excessif à tous les niveaux de l’économie, qu’il soit souverain, corporatif, financier ou privé. Les gouvernements et les banques centrales ont créé la dette et essaient désespérément de corriger leur erreur en faisant pire que ce qui a causé tout cela. Comme l’a dit Einstein, “Nous ne pouvons pas résoudre nos problèmes avec la même pensée que celle que nous avons utilisée lorsque nous les avons créés”.
  • Les banques centrales n’ont pas d’autres outils. Les taux sont déjà à zéro et les rendre négatifs reviendrait à payer pour prêter de l’argent à un emprunteur insolvable. Il existe des placements nettement plus intéressants dont je parlerai plus tard.
  • Le chômage touche actuellement des centaines de millions de personnes dans le monde. Beaucoup de gens gagnent aujourd’hui davantage en ne travaillant pas et pourraient être réticents à l’idée de travailler pour gagner de l’argent à l’avenir. De plus, un pourcentage élevé d’emplois perdus ne seront pas recrées.

46 millions d’Américains, soit près de 30% de la main-d’œuvre américaine, se sont inscrits au chômage depuis le début de la crise sanitaire.

L’OIT (Organisation internationale du travail) estime que près de 50% de la population active mondiale, en particulier dans les pays en développement, pourrait perdre son emploi.

  • Les entreprises, de grandes et petites tailles, sont en train de couler. Des milliers d’entreprises font faillite dans tous les secteurs. Les pertes totales se chiffreront en milliers de milliards de dollars.

Par exemple, le secteur du tourisme est au bord de l’effondrement. Carnival, la compagnie maritime américaine spécialisée dans les croisières, vient d’annoncer une perte de 4,4 milliards $ et la vente de 6 grands navires de croisière. Les compagnies aériennes et les hôtels font faillite ou perdent de l’argent. Le tourisme mondial est un marché de 5 000 milliards $ et, avec les entreprises qui apportent un soutient indirect, il contribue à hauteur de 9 200 milliards $ au PIB mondial. Imaginez donc, un secteur représentant 11% du PIB mondial est en pleine hémorragie et ne se rétablira pas au cours de cette décennie.

Un autre exemple est l’industrie horlogère suisse, qui est importante pour le pays. Par rapport à 2019, ses exportations ont chuté de 81% en avril et de 68% en mai. Un autre secteur qui ne sera plus jamais le même.

  • Les créances douteuses explosent car les entreprises et les particuliers n’ont pas les moyens de payer les intérêts ou les mensualités. Aux États-Unis, plus de 100 millions de prêts ne sont pas remboursés.
  • La moitié des Américains envisagent de vendre leur maison pour survivre financièrement. La plupart n’ont pas d’épargne pour couvrir plus de deux semaines de dépenses.
  • Les planches à billets tournent 24h/24, 7j/7 pour sauver le monde de la perdition. Depuis le début de l’épidémie de coronavirus, le montant total du stimulus fiscal et monétaire s’élève à 18 000 milliards $.
  • Ce stimulus de 18 000 milliards $ pourrait facilement doubler. 18 000 milliards $, c’est “juste” 22,5% du PIB mondial.

Les pays qui impriment le plus de monnaie sont :

  1. États-Unis : 6 500 milliards $
  2. Union Européenne : 3 000 milliards $
  3. Japon : 2 100 milliards $
  4. Chine : 1 200 milliards $
  5. Italie : 1 100 milliards $
  6. France : 800 milliards $

La liste de problèmes ci-dessus n’est qu’un exemple des pressions exercées sur les États, les entreprises et les particuliers en faillite ou qui s’effondreront sous le poids de leurs propres dettes dans les prochaines années.

QUELLES SERONT LES répercussions ?

  • Comme je l’ai déjà écrit dans cet article, il n’y a pas de solution au problème de la dette mondiale dans un monde en faillite collective.
  • Le stimulus de 18 000 milliards $ n’est pas de l’argent réel. Ce sont des billets de Monopoly qui n’ont aucune valeur dans le monde réel. Ainsi, injecter 18 000 milliards $ de faux argent sur une dette mondiale de 275 000 milliards $ (qui ne peut être remboursée) pourrait tromper plusieurs personnes pendant quelques semaines, notamment les investisseurs de détail aspirés par le plus grand rallye de dupes de l’histoire. Ils vont bientôt subir le choc de leur vie.​
  • Pratiquement tous les marchés d’actifs vont s’effondrer, y compris les actions et l’immobilier. Mais la plus grande dévastation se produira lorsque les marchés des obligations et du crédit imploseront. Dans ce cas, le marché des produits dérivés de 2 quadrillions $ partira lui aussi en fumée, avec des conséquences catastrophiques pour le monde entier.
  • Que cette phase se termine par une explosion ou une implosion ne fait aucune différence pour le résultat final. À mon avis, nous pourrions d’abord assister à une explosion hyperinflationniste. Mais cela se terminera par une implosion dépressioniste et déflationniste. Le monde reviendra au moins 50 ans en arrière en termes de production et de commerce, et donc aussi de niveau de vie. Avant la fin du déclin, la souffrance financière et humaine sera énorme, avec probablement des troubles sociaux et des guerres.​
  • Hier, j’étais avec un de mes petits-fils qui voulait photographier le nid d’un faucon pèlerin. Ces oiseaux majestueux peuvent plonger à 390 km/h pour attraper leur proie (un pigeon par exemple). Le pauvre pigeon ne sait pas ce qui l’attaque au moment où l’animal le plus rapide du monde arrive à 390km/h. Si la bulle économique explose comme je l’ai décrit ci-dessus, le monde ne saura pas non plus ce qui l’a frappé. Tout ira très vite.

CE QUE NOUS DEVRIONS FAIRE

Malheureusement, la plupart des gens ne peuvent se préparer pour ce qui se profile. Ils n’ont pas d’épargne et pourraient avoir du mal à rester dans leur maison ou appartement.

Pour ceux qui ont un peu d’économies, ne serait-ce que quelques centaines de dollars, sortez-les de la banque et achetez des lingots ou des pièces d’or ou d’argent. Un gramme d’or coûte 60 à 70 $. Un gramme d’argent coûte 70 centimes et une once 20 $. De nombreuses personnes peuvent se le permettre et ce qui ressemble aujourd’hui à de petits investissements pourrait vous sauver la vie dans quelques années. Il suffit de demander aux Vénézuéliens.

Pour les plus gros investisseurs, débarassez-vous de vos actions, à l’exception des actions aurifères et argentifères, et évitez aussi les obligations et l’immobilier. Pour sa résidence principale, mieux vaut rembourser son prêt hypothécaire au plus vite..

Évidemment, achetez autant d’or et d’argent physique que vous pouvez et stockez-les en dehors du système bancaire.

L’or et l’argent rempliront efficacement leur rôle de conservateur de patrimoine, en cas d’inflation comme de déflation.

En période de crise, le meilleur actif et le meilleur soutien est un cercle familial et amical proche. Cela permettra de survivre physiquement, mentalement et moralement.

MARCHÉS

ACTIONS

Le marché haussier séculaire des actions a pris fin en février 2020. Nous sommes maintenant entrés dans un marché baissier séculaire. La première phase de baisse s’est terminée à la mi-mars et le rallye de dupes qui rend les investisseurs de détail très optimistes arrive à son terme. La prochaine baisse est imminente. Elle va choquer le monde. Cela pourrait être un violent catalyseur.

OR & ARGENT

Le mouvement vers 1 950 – 2 100 $ a commencé. Nous pourrions bientôt assister à une accélération. Une fois que l’or aura atteint 2 000 $, des prix beaucoup plus élevés sont à venir.

Pour la plupart des gens qui me connaissent et me suivent, je n’ai pas besoin de répéter qu’il ne faut pas se focaliser sur le prix de l’or ou de l’argent mesuré en monnaie papier bientôt sans valeur. Détenir des métaux précieux physiques permet d’assurer et de préserver son patrimoine.

Mesurés en monnaie papier surévaluée, l’or et l’argent sont incroyablement bon marché.

About Egon von Greyerz
Born with dual Swiss/Swedish citizenship, Egon's education was mainly in Sweden. Egon von Greyerz began his professional life in Geneva as a banker and thereafter spent 17 years as the Finance Director and Executive Vice-Chairman of Dixons Group Plc. During that time, Dixons expanded from a small photographic retailer to a FTSE 100 company and the largest consumer electronics retailer in the U... More...

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